samedi 23 août 2008

le figaro.fr

Géorgie : Moscou accepte
une force internationale

S.L. (lefigaro.fr) avec AFP, AP
23/08/2008 | Mise à jour : 19:25

L'Elysée annonce que la Russie est prête à ce qu'une force «sous l'égide de l'OSCE» patrouille à la frontière de l'Ossétie du Sud. Les forces russes sont toujours présentes en Géorgie samedi.

Après une série de pressions de la communauté internationale, la Russie semble faire un compromis, samedi. L'Elysée annonce qu'à l'issue d'un entretien avec son homologue Dimitri Medvedev, Nicolas Sarkozy a obtenu de Moscou un accord de principe sur «l'urgence de la mise en place d'un mécanisme international sous l'égide de l'OSCE, pour remplacer les patrouilles russes dans la zone de sécurité au sud de l'Ossétie».

Si cet accord est suivi d'effet, la frontière entre la Géorgie et sa province indépendantiste d'Ossétie du Sud pourrait être gardée par des soldats européens. Ce qui pourrait déplaire à la Géorgie, qui tente toujours de récupérer les deux provinces indépendantistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, qui viennent de demander à la Russie de reconnaître leur indépendance.

Les forces russes toujours en Géorgie

Cet accord diplomatique intervient alors que sur le terrain, Moscou continue de traîner des pieds. Alors que les forces russes avaient amorcé vendredi un retrait vers les provinces séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, la Russie annonce samedi qu'elle compte continuer à contrôler la ville portuaire de Poti, à 30 kilomètres de la frontière avec l'Abkhazie, dans l'est du pays et «dans d'autres points de peuplement sous la forme de patrouilles», selon le général Anatoli Nogovitsyne, chef d'état major adjoint de l'armée russe.

Le même Anatoli Nogovitsyne assure parallèlement que ce maintien de positions reste fidèle «aux six principes qui ont été signés par les présidents de Russie et de France». Une position qui n'est partagée ni par Paris, ni par Washington, qui estiment que Moscou va au-delà de ce qui était convenu.

La situation à Poti est tendue. Des centaines de manifestants géorgiens se sont massés devant deux ponts tenus par les Russes en leur criant de quitter leur pays. Ces positions sont «clairement une violation du cessez-le-feu», a estimé le porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur, Chota Outiachvili.

Les forces russes ont quitté la route reliant la capitale géorgienne Tbilissi à la ville stratégique de Gori, mais des soldats de maintien de la paix ont mis en place des barrages à moins de 10 km au nord de cette localité sur les voies menant à Tskhinvali, la capitale sud-ossète. Des convois militaires russes totalisant plusieurs centaines de véhicules et de blindés ont continué à rejoindre la Russie depuis l'Ossétie du Sud.

Washington menace

Le général Nogovitsyne a également accusé la Géorgie de préparer de nouvelles actions militaires. «Des agents des services spéciaux géorgiens sont en train de constituer des caches d'armes afin de préparer des attaques armées sur le territoire de l'Ossétie du Sud et dans les districts frontaliers», a-t-il affirmé.

La Russie s'en est aussi prise à l'Otan qui mène des exercices militaires officiellement de «routine» en mer Noire alors qu'un navire de l'armée américaine doit aussi livrer de l'aide humanitaire à la Géorgie. «Je ne pense pas que cela va aider à stabiliser la situation dans la région», a déclaré M. Nogovitsyne, estimant que l'Otan «sous couvert de devoir envoyer de l'aide humanitaire», cherchait à renforcer ses forces navales en mer Noire.

Face aux libertés que s'octroie Moscou, Washington hausse le ton. Dans un entretien paru dans l'hebdomadaire Allemand Der Spiegel, le secrétaire au Commerce, Carlos Gutierrez, n'hésite plus à menacer : «Jusqu'à présent, l'Amérique était l'avocat de la Russie quand il s'agissait de l'intégrer au sein de la communauté mondiale. Nous avons admis la Russie au sein du groupe des huit pays les plus industrialisés (G8) et nous avons salué et encouragé le souhait de la Russie d'entrer à l'OMC. Tout cela est maintenant en jeu». Et d'exhorter Moscou à «réfléchir à ses intérêts».

Pivot des négociations avec Moscou dans cette crise, la France, par la voix de Nicolas Sarkozy, a «remercié» le président Medvedev d'avoir «tenu ses engagements concernant le retrait des troupes russes», tout en demandant un «retrait rapide» des forces russes de la route menant en Géorgie de Poti à Senaki.

AP
Samedi 28 Août 2008 21H00

PARIS - Le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant estime dans un entretien au "Parisien Dimanche"/"Aujourd'hui en France Dimanche" qu'il existe "une sorte d'internationale du terrorisme islamiste". Dans l'embuscade qui a coûté la vie à dix soldats français en Afghanistan lundi, "la majorité des assaillants n'étaient pas afghans", affirme-t-il.

"Il y a une sorte d'internationale du terrorisme islamiste. Ses combattants se déplacent d'un pays à l'autre et, maintenant que la situation change en Irak, ils repartent sur un front nouveau qui est celui de l'Afghanistan", déclare ce très proche de Nicolas Sarkozy.

L'Afghanistan représente donc à ses yeux "un enjeu de sécurité considérable pour nos propres pays". "Le problème est de savoir si nous sommes avec l'ensemble de la communauté internationale ou si nous la lâchons."

Et Claude Guéant de citer l'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin qui disait fin 2001, au début de l'intervention militaire en Afghanistan: "On ne peut lutter efficacement contre le terrorisme qu'en le combattant dans son sanctuaire" (citation exacte selon le site Web de l'Assemblée nationale: "Si l'on veut frapper le terrorisme, il est logique de la frapper là où est son premier sanctuaire, en Afghanistan"). Pour le secrétaire général de l'Elysée, "la question aujourd'hui est de savoir si on laisse le sanctuaire prendre de l'ampleur ou non". "Chacun voit bien les risques auxquels nous expose le terrorisme islamiste", ajoute-t-il. AP

AP
Samedi 23 Août 2008 21H00

PARIS - Le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant estime dans un entretien au "Parisien Dimanche"/"Aujourd'hui en France Dimanche" qu'"il faut absolument éviter (...) une nouvelle Guerre froide" avec la Russie". "Il faut être réaliste", explique-t-il, "il faut avoir avec Moscou un fil de dialogue, et la France l'a".

"Nous avons besoin de la Russie, pas seulement pour des raisons énergétiques, mais parce que c'est un pays qui a une diplomatie très active, qui peut jouer à nos côtés un rôle tout à fait décisif dans de nombreux problèmes du monde", poursuit M. Guéant. "Il faut conserver une relation avec la Russie aussi forte et confiante que possible, et dialoguer avec elle."

Quant à la Chine, "c'est un autre pays avec lequel nous avons absolument besoin de dialoguer". "Il y a bien des régions où nous avons besoin de la diplomatie chinoise, comme au Darfour", souligne le secrétaire général de l'Elysée, pour qui "la Chine a fait des progrès dans la bonne direction". AP

http://canadianpress.google.com/article/ALeqM5iOSl-zJvwt8JPb8OzkCXaT9zxC4Q

La Russie garde le contrôle du port géorgien de Poti

GORI, Géorgie — Les habitants ont commencé à regagner la ville dévastée de Gori samedi dans le centre de la Géorgie, mais Moscou entend garder le contrôle du port stratégique géorgien de Poti, sur la côte ouest, et délimiter des "zones de sécurité" autour des provinces sépératistes d'Ossétie du Sud (nord) et d'Abkhazie (nord-ouest), malgré les protestations de Paris, Washington et Londres.

Une semaine après le cessez-le-feu négocié par la France au nom de l'Union européenne et deux semaines après le début des combats, la situation reste confuse et tendue en Géorgie.

A Gori, des milliers de réfugiés qui avaient fui les frappes aériennes et l'avancée des troupes russes se pressaient aux portes de la ville samedi pour rentrer chez eux. Les habitants ayant réussi à passer les barrages de la police géorgienne ont retrouvé une cité ravagée, manquant de vivres et étreinte par l'angoisse.

Les combats, qui ont commencé le 7 août avec l'offensive géorgienne en Ossétie du Sud et la riposte massive de la Russie, ont fait plusieurs centaines de morts et près de 160.000 sans-abri, selon une estimation de l'ONU.

A quelques kilomètres plus au nord sur la route de Gori, l'armée russe a érigé un nouveau poste de contrôle à l'entrée de la "zone de sécurité" décrétée par Moscou autour de l'Ossétie du Sud.

Les troupes ont installé 18 de ces "postes de maintien de la paix" et comptent en bâtir autant en périphérie de l'Abkhazie. Moscou veut y déployer un total de 2.600 "soldats de la paix" lourdement armés.

Moscou a affirmé vendredi avoir achevé son retrait de Géorgie, ce que la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni contestent. Pour Washington, il ne fait "aucun doute que les Russes n'ont pas respecté leurs obligations", et "établir des postes de contrôle et des zones-tampon ne fait évidemment pas partie de l'accord" de cessez-le-feu du 12 août.

Samedi, l'Elysée a fait état d'une conversation téléphonique entre les présidents français et russe. "Le président (Nicolas) Sarkozy a remercié le président (Dimitri) Medvedev d'avoir tenu ses engagements concernant le retrait des troupes russes", mais "concernant la zone adjacente à l'Abkhazie, le président Sarkozy a insisté sur l'importance du retrait rapide des militaires russes présents sur l'axe Poti/Senaki".

Le ministre d'Etat géorgien à la Réintégration, Témour Iakobachvili, a déclaré à l'AP que les "zones de sécurité" étaient "absolument illégales", alors que Moscou se revendique de l'accord de 1999 avec Tbilissi, qui avait mis fin aux combats en Abkhazie et en Ossétie du Sud, pour maintenir des soldats en territoire géorgien.

Quant à Poti, situé à 30km au sud de l'Abkhazie sur la côte Ouest de la Géorgie, "Poti n'est pas dans la zone de sécurité mais nous n'allons pas rester assis à regarder passer les blindés", a lancé samedi le général russe Anatoli Nogovitsine, prévoyant des patrouilles dans la ville.

Le chef d'état-major adjoint faisait allusion aux quatre blindés américains saisis par les troupes russes dans le port cette semaine alors qu'ils devaient être rapatriés aux Etats-Unis après un exercice miltiaire avec la Géorgie. Plusieurs milliers de Géorgiens ont manifesté sans incident contre la présence russe.

Les troupes russes ont aussi installé un poste de contrôle non loin de là, près de la base militaire de Senaki, l'une des plus importantes de Géorgie. Tbilissi affirme que la base a été entièrement pillée.

C'est le cas aussi de nombreux secteurs géorgiens en Ossétie du Sud ou en Géorgie même, mis à sac par des indépendantistes sud-ossètes accompagnant les troupes russes. Le président d'Ossétie du Sud Edouard Kokoïty, non reconnu par Tbilissi, a déclaré à l'AP que les réfugiés géorgiens ne seraient pas autorisés à rentrer chez eux, car "il n'y a plus rien pour eux" là-bas.

Le Parlement russe doit examiner lundi la demande de reconnaissance de l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, ce qui n'est pas pour apaiser les tensions entre Moscou et les puissances occidentales.

Par euronews euronews -

Samedi 23 août, 09h07

Un navire de guerre américain traverse le détroit du Bosphore, à Istanbul A son bord de l'aide humanitaire. Sa destination, le port géorgien de Poti. Le destroyer USS Mc Faul, parti mercredi soir de Crête, sera bientôt suivi par deux autres bâtiments de la marine américaine, dont le navire amiral de la VIème Flotte américaine. La présence en mer Noire de ces bateaux de l'OTAN a été dénoncée par l'état-major de l'armée russe, qui y voit une action douteuse. Dans le même temps, le premier navire de guerre russe ayant participé au conflit avec la Géorgie est revenu dans son port d'attache à Sébastopol, en Ukraine.

Un retour salué par une manifestation pro-russe qui a rassemblé quelques 400 personnes. En parallèle, quelques militants nationalistes ukrainiens ont eux manifesté leur colère donnant lieu à un face-à-face tendu entre les deux camps. Cette semaine le président ukrainien Viktor Iouchtchenko a assuré que la flotte russe de la mer Noire resterait en Ukraine jusqu'en 2017, comme le prévoit un accord bilatéral avec Moscou. Le devenir de la base russe de Sébastopol fait débat en Ukraine, mais selon un sondage un quart seulement des Ukrainiens estiment que Kiev devrait exiger le départ anticipé de la Flotte.

Mais qu'est ce qu'on s'en fout !!!!!!!!!!!!!!!!!!

Par Purepeople.com Pure People - Vendredi 22 août, 08h46

Rachida Dati ne cachait pas ses nouvelles rondeurs, jeudi, sur le perron de l' Elysée...

Hier, pour le premier conseil des ministres restreint, la rentrée était un peu bousculée. Plusieurs projets de loi devaient être présentés, mais seul celui sur le rattachement de la gendarmerie à l'Intérieur a été déposé par Michèle Alliot-Marie.

A la sortie de ce conseil, sur les marches de l'Elysée, notre Garde des Sceaux, Rachida Dati, 42 ans, ne cherchait pas à dissimuler ses nouvelles rondeurs...

Pour la ministre de la Justice, deuxième d'une fratrie de onze frères et soeurs, ce futur heureux événement sera une grande première.

Première personnalité issue d'une famille d'immigrés à occuper un poste aussi élevé dans un gouvernement français, la jolie brune de l'équipe ministérielle est également maire du 7ème arrondissement parisien.

D'après nos informations, elle devrait accoucher en janvier 2009.

Toutes nos félicitations à la future maman.

AFP - Vendredi 22 août, 18h04

WASHINGTON (AFP) - Le président de la Fed Ben Bernanke a estimé vendredi que la crise financière qui a débuté il y a un an ne s'était pas affaiblie et qu'elle commençait même à toucher le reste de l'économie américaine, créant "l'un des plus difficiles" contextes jamais vus.

"Même si le fonctionnement de certains marchés s'est un peu amélioré, la tempête financière (...) n'a pas encore diminué, et ses effets sur l'ensemble de l'économie deviennent apparents sous la forme d'un ralentissement de l'activité économique et une hausse du chômage", a estimé le président de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Si l'on ajoute à cela l'accélération de l'inflation, liée notamment au bond des prix des matières premières, "le résultat est l'un des environnements économiques et de politique monétaire les plus difficiles jamais vus", a ajouté le patron de la banque centrale dans un discours lors du traditionnel symposium annuel de la Fed à Jackson Hole (ouest).

M. Bernanke a jugé "encourageantes" la baisse récente du prix des matières premières et la "stabilité croissante" du dollar.

Si ces phénomènes durent ils devraient, dans un contexte de croissance "qui restera sans doute en dessous du potentiel pour un moment", conduire à "une modération de l'inflation en fin d'année et l'an prochain", a-t-il estimé.

Le président de la Fed a toutefois souligné que les perspectives d'inflation demeuraient "hautement incertaines", et il a assuré que la banque centrale continuerait à surveiller la situation "de près", pour agir "si besoin est" afin d'assurer la stabilité des prix.

Il a par ailleurs appelé à un renforcement des infrastructures financières, notamment pour les institutions non-bancaires, afin d'éviter que ne se répète une situation de prise de risque excessive du type de celle qui a provoqué la crise actuelle.

"L'une des meilleures façons de protéger le système financier contre de futurs chocs (...) est de renforcer les infrastructures financières", a-t-il affirmé.

Il a notamment souhaité que le Trésor dispose d'une plus grande autorité pour intervenir dans le cas où "la menace imminente de défaut d'une institution financière non-bancaire semble porteuse de risques importants pour l'ensemble du système".

En effet cela permettrait au gouvernement de trouver une solution pour les institutions en faillite "d'une façon qui soit ordonnée, mais aussi qui mette sur la touche les actionnaires et réduise la valeur détenue par certains créanciers", comme c'est le cas pour les banques commerciales, a-t-il ajouté.

M. Bernanke a rappelé combien l'intervention du gouvernement lors du sauvetage de Bear Stearns, en mars, avait été compliquée "par le manque de cadre statutaire clair pour traiter une situation de ce type".

Il a aussi appelé le Congrès à donner plus d'autorité à la Fed pour surveiller les systèmes de paiement.

Toutefois M. Bernanke s'est dit sceptique sur l'utilité d'une surveillance plus intégrée de l'ensemble du système financier.

"Il faut rester prudent car cette approche plus globale serait techniquement difficile et éventuellement très coûteuse pour le régulateur et les entreprises", a-t-il mis en garde.

De plus "la coordination internationale, déjà assez importante, devrait être encore étendue", a-t-il ajouté.

(???????? ndrl)

Par Mathieu GORSE AFP
Samedi 23 août, 10h18

PARIS (AFP) - Sentant le vent tourner, les industriels ont déjà commencé à tailler dans leurs coûts et à accélérer des restructurations déjà prévues afin de faire face au ralentissement économique, même si tous n'ont pas encore constaté de baisses des commandes.

Les mauvais indicateurs se sont multipliés récemment: recul du produit intérieur brut (PIB) et des investissements, diminution de la production industrielle, moral des industriels en berne, chute des commandes dans certains secteurs.

Et "pour la première fois depuis plusieurs années, on a une croissance nulle dans les services aux entreprises", un "signal limpide que les entreprises ont bel et bien compris ce qui se passait", souligne Karine Berger, directrice des études chez Euler Hermes-SFAC.

"Leur première réaction, c'est de rogner sur les coûts qu'elles peuvent arrêter du jour au lendemain", comme les services informatiques, la publicité, l'emploi intérimaire, ajoute-t-elle.

"Celles qui sont les plus anticipatrices ont commencé ce travail. Les chefs d'entreprise voyaient bien qu'il allait se passer quelque chose, mais ce qui a été déterminant, c'est leur prise de conscience de l'augmentation des matières premières durant le premier trimestre", renchérit Yvon Jacob, président du Groupe des fédérations industrielles (GFI).

Les patrons portent aussi une attention toute particulière à leurs stocks, en diminuant les achats de fournitures, et font la chasse aux retards de paiements, poursuit M. Jacob.

Et "si c'est nécessaire" elles procéderont "à des adaptations du temps de travail avant d'envisager d'éventuels licenciements" qui interviendront "dans un an, si cela devait durer", selon lui.

Les cabinets de conseil sentent monter ce souci d'économies depuis plusieurs mois.

"Cela fait quatre, cinq mois que les entreprises ont commencé à engager des réorganisations, à les accélérer sans avoir forcément d'impact (du ralentissement) sur leurs affaires", observe Louis Petiet, président de Bernard Krief Consulting.

"On fait un travail de fond: toujours baisser les frais fixes. En période négative, cela nous permet de limiter les dégâts", confirme Didier Picot, président délégué du sous-traitant automobile et aéronautique Walor, basé en Loire-Atlantique, même s'il ne note pas pour l'instant de baisse de ses ventes.

Même scénario chez le plasturgiste Maire d'Oyonnax (Ain). Les commandes n'ont pas diminué, malgré "une certaine prudence des clients vis-à-vis du futur", mais le patron, Gilles Maire, est "très attentif aux dépenses afin d'anticiper un ralentissement".

L'industrie pharmaceutique est elle aussi concernée. "Notre secteur est peut-être moins sensible que d'autres à la conjoncture (...) mais on voit que les plans de restructuration se font de façon plus rapide et plus profonde qu'initialement prévu", indique Christian Lajoux, président du Leem (Les Entreprises du Médicament), organisation qui représente les industriels du secteur.

A plus long terme, le ralentissement devrait inciter certaines entreprises à repenser leur stratégie, une tâche qui sera ardue.

"Je ne pense pas qu'on change de stratégie du jour au lendemain", mais "des entreprises qui ont des réserves financières pourraient être tentées de se mettre en chasse d'acquisitions car les prix vont baisser", estime M. Jacob.

"Monter en gamme en offrant des produits plus techniques est quelque chose que nous allons regarder", assure de son côté M. Picot.

"Cette période risque de faire un écrémage sur les entreprises les plus faibles et celles qui ne sont pas engagées dans des stratégies sérieuses", conclut M. Jacob.

Reuters
Samedi 23 Août 2008 11H30

WASHINGTON (Reuters) - L'agence fédérale américaine de garantie des dépôts bancaires (FIDC) annonce la fermeture de la Columbian Bank and Trust Company, la neuvième banque américaine à déposer son bilan cette année sur fond de crise du crédit immobilier.

Les neuf succursales de la Columbian Bank and Trust rouvriront lundi en tant que succursales de la Citizens Bank and Trust qui a accepté de les reprendre, a indiqué la FIDC.

La Columbian Bank and Trust, basée à Topeka, dans le Kansas, disposait de 752 millions de dollars d'actifs pour 622 millions de dollars de dépôts.

La faillite devrait coûter quelque 60 millions de dollars au fonds d'assurance des dépôts de la FDIC.

La plus grande banque à avoir fait faillite cette année est l'IndyMac qui a été transférée le 11 juillet sous la tutelle de la FDIC. IndyMac disposait en mars de 32 milliards de dollars d'actifs et de 19 milliards de dollars de dépôts.

La FDIC dispose d'une liste de banques rencontrant des problèmes qu'elle suit de près. Elle ne dévoile pas les noms de ces institutions, mais à la fin du premier trimestre, elles étaient au nombre de 90. La FDIC devrait réactualiser sa liste

Karey Wutkowski et Diane Bartz, version française Nicole Dupont

Par Fabien ZAMORA AFP - Vendredi 22 août, 21h52

MADRID (AFP) - Les hypothèses se multipliaient vendredi dans une Espagne en deuil sur les circonstances et causes de l'accident d'avion à Madrid, qui a fait 153 morts mercredi, alors que l'archipel des Canaries, destination du vol, commençait à recevoir les dépouilles de ses victimes.

Vendredi, samedi et dimanche sont journées de deuil et "le drapeau national sera en berne sur tous les édifices publics et les navires de l'Armada", selon le décret du roi Juan Carlos, contresigné par le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero et publié au journal officiel.

La presse espagnole faisait état de plusieurs hypothèses quant aux circonstances de la plus grave catastrophe aérienne depuis 25 ans en Espagne, s'appuyant notamment sur une vidéo de l'accident.

Selon certains enquêteurs qui ont pu visionner cette vidéo, gardée secrète, le moteur gauche de l'appareil ne s'enflamme pas au décollage, comme cela ressortait des premiers témoignages.

L'avion, un MD-82 de la compagnie espagnole Spanair devant relier Madrid et Las Palmas, dans l'archipel des Canaries, s'est écrasé au décollage mercredi, faisant 153 morts et 19 blessés.

Le chef du gouvernement régional canarien, Paulino Rivero, reçu vendredi matin par M. Zapatero, a déclaré que ce dernier avait vu la vidéo et lui avait expliqué que sur les images, l'avion roulait à fond sur la piste comme s'il n'arrivait pas à décoller.

Cela corrobore le témoignage d'un pilote d'un autre avion en phase d'atterrisage au même moment à l'aéroport de Madrid, cité par le quotidien ABC: "cet avion ne décolle pas, il est juste en train de se manger la piste", aurait-il déclaré.

Le journal El Mundo avançait lui une autre théorie, évoquant la possibilité d'une explosion du moteur gauche dont les éclats auraient endommagé le gouvernail.

Le ministère des Infrastructures, dont dépend la commission d'enquête et l'Aviation civile, ne donnait aucun détail vendredi sur le déroulement de l'enquête.

Cette dernière n'en est qu'à ses débuts, les boîtes noires n'ont pas encore été analysées. Le procureur chargé du dossier judiciaire, Emilio Valerio, attend le résultat d'ici un mois.

"Nous pensons à un délai d'un mois, je n'aimerais pas que le délai soit beaucoup plus long", a-t-il déclaré à la radio Cadena Ser.Le délicat travail d'identification des corps, dont beaucoup sont carbonisés, se poursuivait à un rythme lent.

Selon le gouvernement, ce ne sont finalement que 50 victimes qui ont pu être identifiées jusque-là grâce à leurs empreintes et non 59 comme annoncé initialement, et "le chiffre des identifications par ADN s'élève à 101 ou 103".

Le ministère de la justice a été obligé de mobiliser des biologistes spécialisés pour parvenir à prélever de l'ADN sur 62 corps particulièrement difficiles. Ils ont terminé leur travail vendredi après-midi.

Plusieurs familles ont elles déjà récupéré la dépouille d'un proche. "Cinquante victimes ont été rendus à leurs proches", selon le gouvernement. Certaines d'entre elles ont commencé à arriver dans l'archipel des Canaries, durement éprouvé par l'accident.

Par ailleurs, des critiques continuaient d'accabler Spanair qui traverse une situation économique difficile.

Le quotidien El Mundo citait un ancien pilote de Spanair, anonyme, affirmant que "la compagnie met la pression sur les mécaniciens pour qu'ils donnent à l'avion l'autorisation de décoller, même s'il n'est pas prêt. C'est un secret de Polichinelle dans toute l'aviation espagnole".

José Maria Vazquez, pilote de Spanair et président d'un syndicat de pilotes, a réfuté cette thèse dans le journal El Pais en déclarant: "attribuer l'accident à la situation de la compagnie est une énormité".