samedi 16 août 2008

Par Pauline CONRADSSON AFP - Samedi 16 août, 10h44

STOCKHOLM (AFP) - Quelque 2.500 experts se penchent à partir de lundi sur les questions de l'assainissement et de l'hygiène à l'occasion de la Semaine internationale de l'eau à Stockholm, alors que plus du tiers de l'humanité est privé d'installations sanitaires.

Cette situation risque d'avoir des conséquences dramatiques sur la santé publique et représente un véritable défi pour la communauté internationale, l'eau étant une ressource vitale de plus en plus rare.

L'accroissement de la population mondiale et le développement rapide de l'Asie et de l'Afrique épuisent en effet les réserves en eau de la planète.

Un cinquième de la population mondiale souffre aujourd'hui d'un manque d'eau et ce chiffre atteindra 30% en 2025, selon les Nations unies qui ont décrété 2008 année internationale de l'assainissement.

Intitulée "Progrès et perspectives dans le domaine de l'eau: pour un monde plus propre et plus sain", la 18e édition de la Semaine internationale de l'eau, qui se tient dans la capitale suédoise, s'articulera autour d'ateliers et de conférences animés par des scientifiques, des représentants d'entreprises et de gouvernements ainsi que des membres d'ONG et des Nations unies.

Cette année, un accent particulier sera mis sur les dangers liés au manque d'hygiène et d'installations sanitaires, auxquelles 2,6 milliards de personnes n'ont pas accès.

"Ca n'est pas très populaire de parler de toilettes, d'excréments et de menstruations, mais ce sont des questions-clés étroitement liées au développement", a expliqué à l'AFP Stephanie Blenckner, porte-parole de l'Institut international de l'eau (SIWI), organisateur de l'événement.

"Cinq mille enfants meurent chaque jour de diarrhée à cause du manque d'hygiène et de toilettes décentes", a-t-elle ajouté, précisant que l'éducation autour de ces questions jouait un rôle primordial.

Un autre thème abordé sera celui de l'impact des activités humaines sur l'environnement.

"Il faut bien comprendre que ce que l'on mange, ce que l'on achète, a des conséquences immédiates sur les ressources en eau", a expliqué Mme Blenckner.

L'exploitation des ressources naturelles devra nécessairement s'intensifier pour répondre à la demande croissante de biens, de nourriture, de services et pour combattre la pauvreté dans le monde.

Mardi, la journée sera consacrée à l'Asie, qui représente 60% de la population mondiale et dont le développement économique exponentiel a largement contribué à l'amoindrissement des ressources en eau disponibles.

Aujourd'hui, l'eau disponible par personne y représente 15 à 30% de ce qu'elle était dans les années 50.

Mme Blenckner a également rappelé que les pays européens n'étaient pas épargnés par le problème de l'eau, relevant que "20 millions d'Européens n'ont pas accès à des installations sanitaires décentes".

Les experts plancheront également sur les solutions concrètes qui peuvent être apportées pour s'adapter aux changements climatiques.

"La question n'est plus de savoir s'il y a un changement du climat ou pas. On sait qu'il y a un réchauffement climatique et il faut maintenant réagir", a encore dit Stephanie Blenckner.

La Semaine internationale de l'eau, devenue au fil des années un des grands rendez-vous mondiaux sur les questions de l'eau, sera officiellement ouverte lundi avec une intervention du professeur britannique Anthony John Allan, lauréat du Prix de l'eau de Stockholm 2008.

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